Face au château de Monsec (Mouzens), l’imposant château de Berbiguières, situé sur la rive gauche de la Dordogne, se dresse gris, doré et puissant au sommet d’un étroit vallon perpendiculaire à la vallée. Le nom de Berbiguières, en latin berbicaris, signifie « La Bergerie ».
Attesté au XIIe siècle, Berbiguières est au XIIIe siècle à la tête d’une seigneurie tenue par les Castelnaud puis par les Caumont après 1368. Le château règne sur six paroisses : Berbiguières, Allas, Marnac, Cladech, Saint-Germain et Carves. Les seigneurs de Berbiguières rendaient l’hommage à l’archevêque de Bordeaux.
Après avoir subi les assauts des troupes françaises pendant la guerre de Cent Ans, c’est pendant les guerres de Religion que le château subira d’importants dommages, réparés au tout début du XVIIe siècle. Vers 1570, le château change de seigneurs. Des Caumont, il passe aux Coustin de Bourzolles, par mariage. Cette famille restée protestante jusqu’au XVIIIe siècle va entraîner la seigneurie dans sa chute. En 1716, Jeanne de Bourzolles meurt au château. Son corps ne sera jamais retrouvé et ses biens saisis ainsi que ceux de son frère un an plus tard, après que le château a subi un gigantesque incendie. Leur succèderont Jean de Sauret, puis les Souc de Planchet, de riches marchands de Périgueux. Le château et ses dépendances sont mis en vente pendant la Révolution et achetés par un Vendéen, Arthur Luc de Chevigné. Il deviendra maire de Berbiguières et fut très connu aux alentours pour ses dons de guérisseur. La famille de Chevigné conserve le château jusqu’en 1919, date à laquelle elle le vend à la famille de Roton.
Aujourd’hui le château est toujours entouré de ses remparts circulaires flanqués d’échauguettes au pied desquels se love le village. Un pont-levis protégé par un châtelet permet de franchir les douves. Le logis principal du XVIIe siècle est percé de fenêtres à meneaux et bordé d’un pavillon Renaissance. Les écuries et les communs datent du XVIIIe siècle.